Interview GEORGE FRAYNE (Commander Cody)
par Philippe Archambeau - Traduction Y. Philippot-Degand


RTJ : Bonjour George, d’abord merci de nous accorder cette interview pour Road to Jacksonville, webzine consacré depuis 2001 au rock sudiste.

Peux-tu tout d’abord pour nos lecteurs nous dire où tu es né et comment tu as découvert la musique quand tu étais jeune ?

GEORGE FRAYNE : Né à l'ouest dans l'Idaho mais ai tout de suite déménagé vers l'est et ai grandi dans les banlieues de la ville de New York et dans ses arrondissements. (Le cœur de New York compte cinq arrondissements : Manhattan, the Bronx, Queens, Brooklyn, et Staten Island, NdT.)

RTJ : Comment s’est formé Commander Cody ?

GEORGE FRAYNE : Commander Cody trouve ses origines dans un groupe de pub qui jouait pour les fraternités (associations d'étudiants masculins sur les campus, les filles ont des « sororities », NdT.) dans les 60's, qui jouait le rock du top 40 et faisait des versions rock de chansons « country and western », en particulier de Buck Owens.

RTJ : Peux-tu nous dire d’où vient le nom du groupe Commander Cody and His Lost Planet Airmen ?
Et qui a eu l’idée de ce nom ?

GEORGE FRAYNE : Nous cherchions un nouveau nom de groupe et j'ai vu le personnage du commando Cody à la télévision dans le film appelé Lost Planet Airmen (Lost Planet Airmen est un film de science-fiction américain en noir et blanc de 1951, NdT.). J'ai pensé à la manière de lancer un groupe de country swing avec un nom de science-fiction.

RTJ : Quand le groupe a émigré à San Francisco, comment était la scène musicale là-bas à l'époque?

GEORGE FRAYNE : San Fran était super mais East Bay collait mieux pour nous. La communauté d'East Bay donnait dans le blues et la country et nous convenions parfaitement aux clubs de Berkeley.

RTJ : Ton chemin a-t-il croisé la route du club Hell's Angels ou de Ken Keisey et ses Merry Pranksters?

GEORGE FRAYNE : Nous avons beaucoup croisé les HA et nous n'avons jamais eu le moindre problème avec ces mecs -j'y ai quelques bons amis.

RTJ : Te souviens-tu du passage de Commander Cody à la Fête de l’Humanité (fête organisée par le parti Communiste français), au nord de Paris en 1973 ?

GEORGE FRAYNE : Oui je m'en souviens.

RTJ : Vous étiez connu pour vos concerts marathon, combien de temps a duré le concert le plus long
que vous ayez joué ?

GEORGE FRAYNE : Le plus longtemps que nous avons joué a été 2,5 heures, cette citation « connus pour des (concerts) marathons » est quelque chose que j'ai entendu auparavant. Je ne sais pas d'où c'est venu mais c'est injustifié. Le set typique de Commander Cody comme tête d'affiche pour les concerts durant les 40 dernières années a été 90-100 minutes

RTJ : Avez-vous eu l’occasion de jouer avec Jimi Hendrix, Janis Joplin durant les années 60 ?

GEORGE FRAYNE : Non mais nous avons joué aussi bien avec the Doors, Canned Heat, Byrds, Beach Boys – (Grateful, NdT.) Dead, Airplane, Eagles, Allman Bros, Willine (Willy Nelson, NdT.), Waylon (Jennings, NdT.), EmmyLou (Harris, NdT.), ZZ Top, Led Zeppelin, qu'avec MC 5, Bob Seger et Alice Cooper.

RTJ : Au début, le groupe jouait beaucoup de rock'n'roll et de country.
Commander Cody était-il un groupe de country-rock?

GEORGE FRAYNE : Oui, en fait plus country-rockabilly - après la venue de Bobby Black (steel guitare, NdT.) dans le groupe, nous sommes tous devenus très sérieux dans notre façon de jouer.

RTJ : Vous faisiez également pas mal de reprises western swing. Connaissais-tu les mecs d'Asleep at the Wheel?

GEORGE FRAYNE : Ray Benson a commencé à nous suivre et je l'ai invité à venir à Oakland en 1972. Nous en avons profité pour en faire la première partie de tous nos shows lorsque nous vivions tous ensemble à Berkeley (jusqu'en 1974).

RTJ : Après le double live paru en 1976, l'album suivant "Rock'n'roll again" n'est pas vraiment... rock (à part les trois derniers morceaux). Était-ce un choix de ta part ou la volonté du label Arista de sonner plus funky?

GEORGE FRAYNE : Après la séparation du LPA (Lost Planet Airmen, NdT.) je voulais faire quelque chose de différent mais j'étais limité par le fait que je ne pouvais plus chanter une note juste.

RTJ : Le double live (We've got a live one here) a été enregistré en Angleterre. As-tu beaucoup joué en Europe?

GEORGE FRAYNE : Entre 1973 et 1983 nous sommes venus au moins une fois par an, nous y avons toujours
pris du plaisir et nous y avons eu tellement d'aventures que je pourrais et que je vais probablement
écrire un livre à leur sujet.

RTJ : Sur l'album suivant, Flying Dreams (1978), le son est beaucoup plus rock. Tu fais une splendide reprise
de "Cry baby cry" des Beatles et les autres titres ont un style particulier.
As-tu eu une plus grande liberté d'expression sur ce disque?

GEORGE FRAYNE : Flying dreams... Le producteur a insisté pour que je reprenne ces chansons. Je n'aurais pas dû le faire, j'en étais à un million de miles. J'ai été faible, ils m'ont parlé de ces trucs. J'étais désespéré, j'ai été nul,
je présente mes excuses au monde entier.

RTJ : Sur le titre "Thank you Lone Ranger", les guitares se rapprochent du style de Black Oak Arkansas
("Jim Dandy to the rescue"). As-tu joué avec des musiciens de rock sudiste et que penses-tu de ce style musical?

GEORGE FRAYNE : Je prends du plaisir à jouer un peu de rock sudiste et j'ai beaucoup d'amis qui en jouent.

RTJ : La couverture de plusieurs albums (Hot Licks et Flying Dreams entre autres) est signée Chris Frayne.
S'agit-il de toi ou d'un membre de ta famille?

GEORGE FRAYNE : Chris était mon petit frère décédé de sclérose en plaques il y a 20 ans (en fait en 1992, Chris est crédité pour les albums Lost in the Ozone, Sleazy Roadside Stories, Hot Licks, Cold Steel & Truckers' Favorites, et Country Casanova. Il partage les crédits avec George pour la couverture de l'album Aces High, et a aussi dessiné d'autres couvertrures d'album pour l'industrie de la musique, NdT.).

RTJ : Avez-vous tourné avec le Charlie Daniels Band et le Marshall Tucker Band dans les années 70 ?
As-tu une anecdote à nous raconter ?

GEORGE FRAYNE : Toy Caldwell était un de mes meilleurs amis dans l'univers du groupe.
Nous avons fait beaucoup de concerts avec ces mecs.

RTJ : Te sens-tu proche de ces musiciens ?

GEORGE FRAYNE : Proche mais pas aussi proche que vis-à-vis des amis personnels.

RTJ : Vois-tu encore Bill Kirchen (le guitariste solo de Commander Cody, NdT.) ?
Arrivez-vous à jouer encore ensemble parfois?

GEORGE FRAYNE : Bill et moi faisons ensemble environ 4-5 concerts chaque année.

RTJ : Mark Emerick (guitariste actuel du groupe, NdT.) a sorti de superbes albums,
comment vous êtes vous rencontré avant qu’il intègre Commander Cody ? Peux-tu nous en dire plus sur lui ?

GEORGE FRAYNE : Ai rencontré Mark, il a rejoint le groupe – il nous a beaucoup aidé durant les 18 dernières années.

RTJ : Tu as fait des albums en solo, y en a-t-il un dont tu es le plus fier
et que tu pourrais recommander à nos lecteurs ?

GEORGE FRAYNE : J'aime l'album que j'ai fait avec Bill Kirchen et qui s'appelle
Let's Rock sur le label Blind Pig, le meilleur.

RTJ : Comment tes fans peuvent-ils se procurer une de tes toiles ou sculpture ?

GEORGE FRAYNE : Nous vendons par l'entremise de galeries et sur Internet - toutes les conversations sur l'art se déroulent sur l'adresse artmusicandlife@gmail.com.

L'art est aussi mentionné dans la section album de ma page Facebook au sujet des idées et des pièces disponibles.

RTJ : Quels sont les projets de Commander Cody en 2017 ?

GEORGE FRAYNE : Tournée européenne pour l'été. Quelque part au chaud cet hiver, contrat pour un album juste signé, je voudrais fumer de la meilleure herbe et voir plus de cash.

RTJ : Si tu devais inviter un musicien sur ton prochain disque, qui choisirais-tu ?

GEORGE FRAYNE : Tower of power

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